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La Russo-Américaine Ksenia Karelina condamnée en Russie à douze ans de prison pour trahison, après un don à une ONG aidant l’Ukraine

Pour avoir effectué un don à une organisation aidant l’Ukraine, Ksenia Karelina, une citoyenne russo-américaine, a été condamnée par le tribunal régional de Iekaterinbourg, dans l’Oural, à douze ans de prison pour trahison, mercredi 15 août.
Mme Karelina est accusée d’avoir effectué dans les tout premiers jours de l’invasion de l’Ukraine par la Russie un transfert d’environ 51 dollars (47,85 euros) à l’organisation non gouvernementale ukraino-américaine Razom for Ukraine, qui fournit une assistance matérielle aux Ukrainiens. Le tribunal a assuré que ces fonds ont été « utilisés pour l’achat d’équipement médical, d’armes et de munitions par les forces armées ukrainiennes ». « Au cours du procès, l’accusée a entièrement avoué sa culpabilité », a affirmé la cour.
Ksenia Karelina est originaire de Iekaterinbourg mais vivait en Californie, aux Etats-Unis, où elle a émigré il y a plus de dix ans et obtenu la nationalité américaine. Cette employée d’un salon de beauté de Los Angeles, mariée à un Américain, avait été arrêtée en février 2024 en Russie, où elle s’était rendue pour rendre visite à ses grands-parents. Son avocat, Mikhaïl Mouchaïlov, a annoncé que sa cliente prévoyait de faire « partiellement appel du verdict », selon l’agence de presse Interfax.
De son côté, Razom for Ukraine nie avoir pour objectif de récolter des fonds pour l’armée ukrainienne. La seule aide militaire qu’elle ait jamais fournie consiste en des trousses de secours destinées aux infirmiers sur le front.
Cette condamnation intervient alors que les Etats-Unis accusent Moscou de viser spécifiquement les Américains en Russie pour s’en servir de monnaie d’échange contre des Russes détenus dans des pays occidentaux. Un citoyen américain, Joseph Tater, a d’ailleurs aussi été condamné mercredi à une peine de quinze jours de détention administrative pour vandalisme, mais les forces de l’ordre ont fait savoir jeudi qu’elles pourraient enquêter sur « d’autres délits » éventuels.
Le plus grand échange de prisonniers depuis la guerre froide entre Moscou et les Occidentaux a eu lieu le 1er août, permettant la libération notamment de journalistes américains et d’opposants russes détenus en Russie contre celle d’espions emprisonnés en Occident. La Russie compte toujours dans ses prisons plusieurs étrangers et binationaux, parmi lesquels le Français Laurent Vinatier, travaillant pour une ONG suisse de résolution des conflits.
Le Monde avec AFP
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